Un début d'été/15

Assomption. Littéralement élévation au ciel selon une aide extérieure. La Sainte Vierge monte en grade certes mais de façon hétéronome et non pas autonome. Elle a  besoin d’un moteur extérieur à elle-même. C’est ce qui la distingue de l’ascension – projet solo par excellence « activé » par des ressources internes. Marie n’a pas souffert dans son trépas. On dirait qu’elle dort bercée par accords la dièses mineurs des paraclèses.

Assomption. Le concept de « Vierge Marie » m’a toujours intrigué. Comment appliquer une exégèse pertinente, valide, suffisamment à ce mystère dans la valse des homélies et des cercles herméneutiques ? S’agit-il d’un déni du corps et de la sexualité, s’agit-il  d’une remise en question radicale du rapport à l’altérité que présuppose la relation amoureuse aboutissant à la procréation ? Est-ce précurseur de la gestation pour autrui et de la non-nécessité d’un homme au sens biologique du terme dans la conception d’un enfant ? La question reste en suspension.

Assomption. Je pleure devant Giotto et l’annonce d’un ange à Sainte Anne qui prophétise la naissance de Marie dans les évangiles dits apocryphes. Sainte Anne : la mamy, la manou, la mamita, la mémé, la nona, la bobonne, la mémère de Jésus Christ en personne. Je reste figé d’émotion (pour info) devant la Vierge face à la mort peinte par Hugo Van der Goes. Ce qui me touche dans le culte des Saintes et des Saints, c’est précisément la dimension païenne à laquelle le protestantisme a déclaré injustement la guerre. Eliminer l’hagiographie et l’art selon le mouvement iconoclaste dans la religion catholique, est-ce ramener la religion à une série de préceptes de bonnes vies et mœurs (jacques a dit que) dans un dialogue intime, solipsiste, autocentré prédestiné de soi à soi à soi.

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